Malgré la mise en garde du ministère français de l’Intérieur, de nombreux maires ont décidé de hisser le drapeau palestinien sur le fronton de leur hôtel de ville, ce lundi 22 septembre, date à laquelle la France devrait reconnaître l’État palestinien.
« Un drapeau sur le fronton d'une mairie n'a jamais tué personne alors qu'à l'inverse, à Gaza, l'armée israélienne tue tous les jours », a martelé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier dimanche lors d'un rassemblement à Paris, dénonçant des polémiques « indécentes ».
Un acte qui fait suite à l’appel lancé par Olivier Faure, le patron du PS, mais que condamne le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau. Celui-ci a demandé aux préfets de s’y opposer.
C’est en ce sens que le représentant de l’État dans les Hauts-de-Seine a poursuivi la ville de Malakoff devant la justice, pour tenter de faire retirer le drapeau palestinien qui flotte déjà sur place. En vain, la maire refusant de le retirer.
Et ils seront nombreux, en Île-de-France, à braver cette interdiction. À Corbeil-Essonnes (Essonne), aux côtés des couleurs de la France, de l’Europe et de l’Ukraine, le drapeau palestinien flotte ainsi déjà au-dessus du parvis de l’hôtel de ville depuis un an et demi. Il y a deux mois, la préfecture de l’Essonne a bien tenté de convaincre le maire Bruno Piriou (DVG) de le retirer. Sans succès.
Même décision à Trappes (Yvelines), où le maire Ali Rabeh (Génération.S) indique que la municipalité compte le faire pour « montrer son soutien à l’initiative du président de la République ». En août dernier, la commune avait déjà eu à subir les foudres des autorités pour les mêmes raisons, avant de trouver la parade en affichant une banderole célébrant son jumelage avec le camp de réfugiés d’Al Fawwar.
Dans l’Oise aussi, la ville de Creil hissera le drapeau palestinien ce lundi. « Avec une pensée pour le camp de Qadura en Cisjordanie, avec lequel Creil est jumelé », indique la maire Sophie Lehner (PS). À Montataire, le drapeau palestinien flotte déjà sur le fronton de la mairie, au grand dam de la préfecture qui a demandé qu’il soit retiré. « Il restera jusqu’au 23 ou 24 septembre », réplique le maire Jean-Pierre Bosino (PCF), qui rappelle également « que le drapeau palestinien a été hissé de nombreuses fois depuis des années pour soutenir son peuple ».